jeudi 6 septembre 2012

A circle of pain, a circle of suffering

As the night wind blows, the boughs move to and fro.
The rustling, the magic rustling that brings on the dark dream.
The dream of suffering and pain.
Pain for the victim, pain for the inflicter of pain.
A circle of pain, a circle of suffering.
Woe to the ones who behold the pale horse.

Twin Peaks (E14), David Lynch (1990)

Je viens de passer 2,5 mois à lire "Le Monde comme volonté et représentation" (tome 1), donc ça teinte forcément ma vision des choses. Les paroles de la Log Lady de Twin Peaks revêtent même des accents schopenhauriens, c'est dire.


Pain for the victim, pain for the inflicter of pain.
A circle of pain, a circle of suffering.


[...] la volonté étant l'en-soi de tout phénomène, le tourment affligé à autrui et celui éprouvé par soi-même, la méchanceté et le mal, ne touchent toujours que cette même et unique essence, quoique les phénomènes, par lesquels se manifeste l'un comme l'autre, se présentent comme des individus tout à fait différents, séparés même par l'éloignement dans le temps et dans l'espace. [...] la différence entre celui qui inflige la douleur et celui qui doit la supporter n'est qu'un phénomène et ne concerne pas la chose en soi, laquelle est la volonté qui vit en tous les deux et qui, dans ce cas, abusée par la connaissance attachée à son service, se méconnaît elle-même et, en cherchant un bien-être accru dans l'UN de ses phénomènes, produit une grande souffrance dans l'AUTRE ; c'est ainsi que sous une impulsion véhémente, elle enfonce ses crocs dans sa propre chair, ignorant qu'elle ne blesse toujours qu'elle-même, et révèle de cette manière, par l'intermédiaire de l'individuation, ce conflit avec elle-même qu'elle porte en son sein. Le bourreau et la victime ne font qu'un.

Ceci sans même parler des remords ou troubles de conscience, que Schopenhaueur évoquera plus tard.

Je ne souhaite pas m'attarder sur ce texte, d'une part parce que le temps n'est pas encore venu d'aborder cet ouvrage (d'autant qu'il faudra en passer par Kant, ne serait-ce que pour comprendre l'oppostion entre "chose en soi" et "phénomène"), d'autre part parce que c'est limite la partie de son "système" à laquelle j'adhère le moins : j'en serais donc un piètre avocat.

Le Monde comme volonté et représentation (Livre IV, §63),
Arthur Schopenhaueur (1819)

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