vendredi 30 juin 2017

Now I'm awake to the world

"Now I'm awake to the world. I was asleep before. That's how we let it happen. When they slaughtered Congress, we didn't wake up. When they blamed terrorists and suspended the Constitution, we didn't wake up then either. They said it would be temporary. Nothing changes instantaneously. In a gradually heating bathtub, you'd be boiled to death before you knew it."

The Handmaid's Tale
(la série glaçante signée Bruce Miller, adaptée du roman de Margaret Atwood)

lundi 26 juin 2017

De l'étiquette dans la rue

Guide du Savoir-Vivre, suite.
Et fin (parce que, bon, on a quand même mieux à lire)

Etre propre, correctement coiffé, décemment vêtu quand on met les pieds hors de chez soi ne supporte pas d'exception. Même si la course envisagée s'arrête chez le laitier du coin.

La tenue et la démarche ne peuvent pas être négligées. On se tient droit, on marche souplement, sans se dandiner comme un ours, on balance les bras naturellement et légèrement, sans donner l'impression de pagayer dans un kayak. Parler fort, rire aux éclats, crier, siffler, chanter sont mal vus. Quant à la gesticulation avec un parapluie ou avec une canne, elle présente un fort réel danger.

Les égards dus aux personnes rencontrées restent la loi de base. Il faut s'incorporer au flux général de la foule, éviter de se déplacer comme l'ouragan Carrie, ou de tracer des zigzags sur la chaussée. On évitera surtout de vouloir remonter à contre-courant, même si l'on est femme et passionnée par les étalages.

La rêverie et les acrobaties machinales sont proscrites de la rue, et la densité actuelle de la circulation les fait d'ailleurs en général se fort mal finir. Avec un minimum de self-contrôle, il est possible de rester digne même dans les moments ou une inspiration de génie vous caresse de son aile.

Fred Sigg, Livre d'or du savoir-vivre (1959)


mercredi 21 juin 2017

samedi 17 juin 2017

Manspreading

L'un des charmes de partir en Week-End dans la maison de total inconnus, c'est d'avoir parfois la chance de tomber sur des lectures un brin surannées, telles ce "Livre d'or du savoir-vivre" illustré. A l'heure où le manspreading et harcèlement de rue agitent twitter, et si la solution passait par la réhabilitation du "savoir-vivre" ? (*)

Dans la vie publique aussi, chaque être possède sa zone privée. Il n'y a pas d'excuse pour une intrusion quelconque dans cette zone, pas plus que pour toute autre forme d'indiscrétion. Et pourtant il ne se passe pas de jour sans qu'il faille constater des infractions à cette règle : passants toisés, critiqués, quand on n'en est pas même a ce sommet du mauvais goût: l'index brandi vers quelqu'un.

Il ne faut pas clore cette rubrique sans une allusion au don Juan incapable de voir passer un jupon sans se retourner, chose particulièrement odieuse quand il est en compagnie d'une dame. Mais celui qui devient vraiment inqualifiable, c'est l'être qui se retourne au passage d'une femme enceinte ou d'un infirme, ou qui se précipite pour grossir le cercle des badauds quand un accident survient.

Fred Sigg, Livre d'or du savoir-vivre (1959)

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(*) L'auteur de ce blog et de cette pirouette est par ailleurs conscients que de tels ouvrages participaient du cantonnement des femmes dans un certain rôle dans la société et dans certaines tâches.

samedi 3 juin 2017

Colors and Glory

Vous connaissez le label Born Bad (Cheveu, Dorian Pimpernel, Frustration, JC Satan, La Femme, Violence Congugale...) ? Ou peut-être connaissez-vous son identité visuelle ?
Flyers, posters, pochettes, beaucoup sont l'oeuvre du  graphiste et illustrateur belge Elzo Durt.

Il est en ce moment et jusqu'au 10 juin exposé à la Galerie du Jour.
Elzo Durt aime les gravures et collages, les couleurs qui tranchent et le macabre...
Moi, par forcément, mais voici une (toute petite) sélection, à commencer par l'emblématique pochette du premier album de la Femme

La Femme, Psycho Tropical Berlin (Born Bad, 2013)

Francis Bebey, psychedelic sanza 1982-84 (2014)
[verso]


A retrouver également dans l'ouvrage Elzo Durt – Complete Works (2003/2016)

jeudi 1 juin 2017

Treasures from the Wreck of the Unbelievable

En 2008, le vaste site d’un naufrage a été découvert au large des côtes de l'Afrique de l'Est, donnant créance à la légende de Cif Amotan II, un esclave affranchi d’Antioche (au nord-ouest de la Turquie) qui vécut du milieu du premier siècle au début du deuxième siècle de l’Ère Commune.

Dans l’Empire romain, les esclaves affranchis pouvaient trouver de grandes possibilités d'enrichissement et d'ascension sociale en s'impliquant dans les affaires financières de leurs anciens maîtres et patrons. L'histoire d'Amotan (parfois nommé Aulus Calidius Amotan) raconte que l'esclave cupide accumula, en acquérant sa liberté, une immense fortune qui lui permit de construire une collection d’artefacts provenant des quatre coins de l'ancien monde. Les cent trésors légendaires de l’affranchi – commandes, copies, faux, achats et pillages – furent réunis à bord d’un navire colossal, l'Apistos (« incroyable » en koinè grecque), qui était destiné à un temple construit par le collectionneur. Mais le navire fit naufrage, reléguant son trésor au domaine du mythe et donnant naissance à une myriade d’interprétations de cette histoire faite d’ambition et d’avarice, de splendeur et d'hubris.

La collection resta immergée dans les profondeurs de l'océan Indien pendant environ deux mille ans avant que le site ne soit découvert en 2008, près des anciens ports commerciaux de l'Azanie (côte sud-est de l’Afrique). Près d’une décennie après le début des fouilles, cette exposition (*) rassemble les œuvres retrouvées lors de cette extraordinaire découverte.

(*)
Treasures from the Wreck of the Unbelievable, Damien Hirst
@ Palazzo Grassi, Venise

Voici donc quelques uns de ces fabuleux trésors antiques, que j'ai eu la chance de voir sur place. Certains ont volontairement été laissés dans l'état dans lequel ils ont été sortis des profondeurs.

Demon with Bowl

Andromeda and the Sea Monster

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Best Friends